La tendance du continent africain est à l’abolition de la peine de mort. En 1990, un seul pays avait aboli, le Cap Vert. Aujourd’hui, la majorité des 54 États -membres de l’Union africaine ont aboli la peine de mort en droit (20) ou appliquent un moratoire de fait sur les exécutions capitales (18). La République du Congo et Madagascar ont aboli la peine capitale en 2015 et la Guinée le 4 juillet 2016.
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) , l’organe de l’Union africaine chargé de surveiller la mise en œuvre de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, a décidé de se saisir de la question de la peine de mort dès 1999. Pour renforcer son travail sur l’abolition de la peine de mort, la CADHP a créé un mécanisme spécial, le Groupe de travail sur la peine de mort en Afrique , en 2005. Le Groupe de travail a rédigé une « Étude sur la question de la peine de mort en Afrique » qui a été adoptée par la Commission africaine en novembre 2011. En conclusion de cette étude, la CADHP invite les organisations de la société civile à stimuler le débat public sur la question de l’abolition de la peine de mort avec l’ensemble des faiseurs d’opinion africains.
Pour répondre à cet appel, la FIACAT a décidé d’organiser dans certains pays des séminaires de sensibilisation à destination des faiseurs d’opinion pour accompagner les initiatives gouvernementales en faveur de l’abolition. Ces séminaires ont pour objectif de sensibiliser l’opinion publique des pays concernés pour qu’elle soit en capacité d’accompagner les réformes juridiques nécessaires à l’abolition de la peine de mort.
Dans ce cadre, la FIACAT et l’ACAT Burkina ont organisé, conjointement avec l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), les 19 et 20 décembre 2016 un atelier de formation regroupant 29 participants provenant des différentes régions du pays : religieux musulmans et chrétiens, chefs traditionnels et coutumiers, parlementaires, représentants du Ministère de la justice, journalistes, magistrats et membres d’organisations de la société civile.
Le présent document regroupe les synthèses des interventions du Séminaire ainsi que la déclaration finale et les raisons d’abolir la peine de mort au Burkina Faso. Il a pour objet d’être un outil pédagogique et pratique pour permettre d’avancer sur le chemin de l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso.
Francis ILBOUDO
Président de l’ACAT Burkina