Comment encourager le processus abolitionniste au Cameroun ?

 

Témoignage d’un condamné à mort

Depuis le 8 octobre 2014 au Tribunal de grande instance d’Edéa où avait été prononcée ma sentence de mort, la vie est devenue incertaine et l’attente de mon exécution infinie. Je me rappelle ce jour : le geôlier chef d’escorte, avant même que le prononcé du verdict soit achevé, m’avait bondi dessus dans le box des accusés pour me menotter. Le verdict m’avait totalement traumatisé.

Depuis, mes journées n’ont plus de saveur. C’est l’amertume, l’incertitude et le stress. Mon quotidien est fait de discriminations et d’injures : « Tu es condamné à mort, tu ne dois point parler au milieu de nous car tu as commis l’horrible en tuant ta propre maman, quelle image ! » A entendre ces propos, je suis plein de ressentiments entremêlés de peur, tristesse, colère et d’envie de suicide.

Le condamné à mort est un être humain comme tous les autres. Ce n’est ni un animal, ni un objet.Le condamné à mort est une personne seule, perdue, rejetée par tous y compris les siens. Il vit des hallucinations qui entraînent, au fil du temps, une instabilité psychologique. En attendant mon jour d’exécution, mon seul refuge est la bible et la méditation sur le Christ.

 Frise Cameroun

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