Burundi : des experts de l’ONU dénoncent une recrudescence alarmante des violations des droits humains dans un climat électoral répressif : https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2025/09/burundi-un-experts-alarmed-increase-serious-human-rights-violations-during

GENÈVE (1er  septembre 2025) – À la suite de leur lettre officielle adressée au gouvernement burundais le 29 avril 2025 et restée sans réponse, huit procédures spéciales des Nations Unies ont exprimé leur profonde inquiétude face à la détérioration de la situation des droits humains au Burundi, marquée par une répression croissante de la société civile, des journalistes et des opposants politiques.

Entre janvier 2024 et mai 2025, les organisations de la société civile ont documenté de nombreuses violations des droits humains dont 58 disparitions forcées et 62 actes de torture. Ces exactions ont été commises par des agents de l’État ou avec leur complicité, notamment par les services de renseignement, la police et la milice du parti au pouvoir (Imbonerakure).

Les experts ont averti « Sans respect des droits et libertés, et sans protection des défenseurs, militants, journalistes et organisations indépendantes, les élections ne peuvent être considérées comme libres et équitables ». Ils ont également dénoncé l’enlèvement et la détention arbitraire de la journaliste Aline Sandra Muhoza, symbole d’un climat de peur et d’intimidation qui s’étend à toute voix critique réelle ou supposée.

Les experts rappellent en outre que, selon les conclusions de la Commission d’enquête de 2021, de telles violations, lorsqu’elles sont systématiques et généralisées, peuvent constituer des crimes contre l’humanité.

Dans ce contexte, l’ACAT Burundi et la FIACAT exhortent la communauté internationale à maintenir sa vigilance, à exiger des enquêtes indépendantes et à soutenir les organisations de la société civile burundaise qui, malgré des risques de représailles élevés, documentent sans relâche ces violations et permettent qu’elles soient rendues visibles sur la scène internationale.

Ces constats réitérés par les experts des Nations Unies confirment que la situation des droits humains au Burundi continue de se dégrader dans le contexte électoral. Ils doivent impérativement conduire au renouvellement du mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits humains au Burundi lors de la 60 session du Conseil des droits de l’homme.