30 août – Journée internationale des victimes de disparitions forcées

Au Burundi, les disparitions forcées restent une réalité inquiétante et persistante. Depuis la crise de 2015, elles constituent l’un des symboles de la répression exercée contre l’opposition, les voix dissidentes et les défenseur·e·s des droits humains.

Dans le contexte électoral actuel, ces pratiques continuent : intimidations, arrestations arbitraires et disparitions forcées de militant·e·s de l’opposition ont marqué les élections du 5 juin 2025, remportées par le parti au pouvoir avec un score inédit de 96 ,51% qui traduit une suppression artificielle du pluralisme politique et un processus électoral compromis.

Dans une lettre officielle adressée au gouvernement burundais le 29 avril 2025, huit procédures spéciales des Nations Unies alertaient sur une multiplication inquiétante des violations graves des droits humains à l’approche des élections législatives et locales du 5 juin. En effet, alors que le Burundi entre dans un nouveau cycle électoral qui culminera avec l’élection présiden­tielle de 2027, nos organisations ont documenté au moins 26 cas de disparitions forcées et 50 cas d’arrestations arbitraires entre décembre 2024 et juin 2025 ciblant majoritairement les opposants politiques et les journalistes.

Nous saluons l’initiative du FOCODE, à travers sa campagne Ndondeza contre les disparitions forcées au Burundi, d’organiser des activités commémoratives afin d’offrir un espace de mémoire et de témoignages aux victimes et mobiliser la communauté internationale dix ans après le début de la crise, et alors que de graves violations et atteintes aux droits humains continuent d’être commises au Bu­run­di dans un contexte d’impunité généralisée.

Face à cette situation alarmante, la FIACAT appelle:
- Au renouvellement du mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits humains au Burundi, seul mécanisme indépendant essentiel pour documenter et dénoncer ces violations ;
- Au gouvernement burundais de mettre fin immédiatement aux disparitions forcées, de rechercher les personnes disparues, d’établir la vérité pour les familles et de poursuivre les responsables ;
- À la communauté internationale de maintenir sa vigilance, d’exiger des enquêtes indépendantes et de soutenir les organisations de la société civile burundaise mobilisées contre les disparitions forcées.

La lutte contre les disparitions forcées est une lutte pour la justice, la vérité et la dignité.