- LE MOT DU PRÉSIDENT -
La FIACAT a 35 ans, quelle vitalité !
1987-2022. D’un pas ferme, la Fédération internationale des ACAT (FIACAT) poursuit sa marche pour l’éradication de la torture et des mauvais traitements et l’abolition de la peine de mort, 35 ans après sa création. L’idéal d’un monde sans torture ni peine de mort reste pourtant un défi loin d’être relevé. Aussi, la FIACAT et son réseau de 29 ACAT nationales réparties sur trois continents - Afrique, Amérique, Europe - réadaptent constamment leurs stratégies et méthodes d’actions.
Après deux ans de quasi-inertie imposée par la pandémie de Covid-19, 2022 a largement montré la vitalité du réseau. En effet, 9 ACAT d’Afrique mobilisées par la FIACAT ont participé à la 73ème session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples organisée à Banjul (Gambie) afin de mener des actions de plaidoyer, renforcer leurs capacités et tenir des événements parallèles. En novembre, Berlin (Allemagne) a pris le relai en hébergeant trois événements clés auxquels ont participé les membres du réseau. En marge du Congrès mondial contre la peine de mort, 11 ACAT du continent africain ont participé à une formation de la FIACAT et la Coalition mondiale contre la peine de mort sur la gestion de projet et le plaidoyer abolitionniste aux niveaux national, régional et international. Ensuite, la rencontre des ACAT d’Europe leur a permis d’échanger leurs expériences, partager leurs bonnes pratiques et décider des actions communes et spécifiques à leur réalité géographique. Enfin, la grand-messe : le Congrès mondial contre la peine de mort. Cette 8ème édition a mobilisé plus d’une quarantaine de militant·es ACAT provenant de près de 20 ACAT nationales. L’expertise des ACAT et de la FIACAT a permis de mettre en avant le phénomène du couloir de la mort et le lien entre torture et peine de mort. À la clôture, l’ACAT République centrafricaine a reçu un prix pour son immense contribution à l’abolition de la peine de mort votée en mai 2022 dans son pays. La FIACAT a encore montré sa vitalité à travers le lancement de « Cafés ACAT ». Grâce à la visio-conférence, les ACAT disposent désormais d’un espace démocratique d’échanges. 4 rencontres mettant à l’honneur une ACAT ont pu avoir lieu à la grande satisfaction des membres du réseau.
Aux côtés de ses partenaires, la FIACAT a élargi son action à deux nouveaux axes. Ces dernières années, des menaces pèsent de plus en plus sur les militant·es ACAT, en particulier celles et ceux d’Afrique centrale et des Grands lacs. Aussi s’est-t-elle engagée dans la protection des défenseur·es des droits de l’homme à travers l’« Initiative pour les défenseur·es des droits humains dans le monde », projet porté par la Plateforme droits humains qui sera mis en œuvre dans une dizaine de pays, dont Madagascar et Togo où les ACAT seront grandement mobilisées. Par ailleurs, la fédération a rejoint la campagne pour dépénaliser les infractions mineures en Afrique, source d’une surpopulation carcérale endémique sur le continent.
La FIACAT a poursuivi avec succès ses missions de représentation, de plaidoyer, d’accompagnement des ACAT sur les projets tels que la lutte contre la détention préventive abusive. Elle a encore répondu à de nombreuses sollicitations renforçant ainsi sa visibilité et sa crédibilité grâce à la synergie d’action entre son bureau et son secrétariat.
Après 35 ans d’existence, la vitalité de la FIACAT et son réseau permet d’ouvrir des chemins d’espérance dans la foi et la charité !
PAUL ANGAMAN
PRÉSIDENT DE LA FIACAT
 Rapport d\'activité 2022 |